Jacques Jordaens, Neptune et Amphitrite
Neptune, le dieu de la mer, est clairement reconnaissable à son célèbre trident. Il se dresse sur un char en forme de coquillage soutenu par un dauphin et il tient en main les rênes de deux chevaux marins blancs. Une scène marine qui se déroule au-dessus du niveau de la mer.
Jacques Jordaens (1593 - 1678)
Neptune et Amphitrite
Vers 1648
Peinture à l’huile sur toile
À voir au Koninklijk Museum voor Schone Kunsten (Anvers)
Jordaens a eu la bonne idée de signer et de dater son tableau. Mais malheureusement, le dernier chiffre est aujourd'hui illisible. Cela n'empêche pas Neptune de fendre les flots déchaînés sur son char en coquillage. Même s'il n'en reste plus grand-chose.
Un périple marin mythique
On y voit le dieu de la mer tel que vous le connaissez peut-être aujourd'hui : un vieil homme barbu tenant un trident de la main droite. De l'autre main, Neptune serre fermement les rênes de deux chevaux marins blancs. C'est cependant le dauphin en bas du tableau qui dirige le char à travers les vagues.
À ses côtés se trouve son épouse Amphitrite. La passion qui les lie est intense, car à leurs pieds, un cupidon souffle dans une conque. Les Tritons au premier plan, quant à eux, sont moins charmants. Ces êtres mythologiques dotés d'un torse d'homme et d'une queue de poisson accompagnent cet impétueux attelage marin.
Work in progress
Le vent provient de quatre têtes d'enfant situées en haut du tableau. Neptune possède le pouvoir de provoquer et d'apaiser les tempêtes. Dans ce cas, le pire est passé. Un arc-en-ciel apparaît à l'horizon et les nuages sombres s'éloignent progressivement.
Notez que sur un dessin du tableau achevé, l'arc-en-ciel est absent, tout comme les deux bandes sur le côté. Il est possible que Jordaens les ait ajoutés par la suite. Le Triton estompé qui souffle dans la conque à droite prouve lui aussi que l'artiste a constamment adapté la peinture.
Un mystère résolu ?
Un 1, un 6, un 4 et un ? Selon l'historien de l'art Arnout Balis, le dernier chiffre de la date pourrait faire référence à la deuxième moitié des années 1640. La paix de Münster en 1648 qui est venue mettre un terme à la guerre de Trente Ans a favorisé la reprise du trafic maritime en direction de la République unie des Pays-Bas. L'essor de l'économie anversoise a donc pu être une source d'inspiration pour Jordaens.